LES ELECTIONS, BASE DE LA DEMOCRATIE
Quelles sont les différentes élections ?
Les
élections locales :
- les élections municipales, permettant d’élire le
maire d’une commune et ses conseillers municipaux
- les élections cantonales, permettant d’élire le
Conseil général, qui gère le département
- les élections régionales, permettant d’élire le
Conseil régional, qui gère la région
Les élections nationales :
- l’élection présidentielle, qui désigne le
Président de la République
- les élections législatives, permettant d’élire
les députés composant l’Assemblée nationale
- les élections sénatoriales, permettant d’élire
les sénateurs composant le Sénat
- les élections européennes, permettant d’élire les
députés du Parlement européen
Attention, parmi toutes ces élections, il y a un intrus, lequel ?
Les élections sénatoriales qui sont les seules à ne pas se dérouler au suffrage universel direct mais indirect : les sénateurs sont élus par l’ensemble des citoyens mais par un « collège d’électeurs » composé de députés, de conseillers généraux et régionaux, de délégués de conseillers municipaux, qui eux-mêmes sont des élus du peuple.
Quels sont les différents modes de scrutin ?
Les élections ne se déroulent pas toutes de la même façon : le mode de scrutin
n’est pas toujours le même. Il peut être majoritaire (élections présidentielle,
législative, cantonale), à la représentation proportionnelle (élection
européenne) ou bien mixte (élections municipales, régionales, sénatoriales).
Le scrutin majoritaire signifie que le candidat qui obtient la majorité
des suffrages exprimés est élu.
La représentation proportionnelle signifie que les candidats disposeront
d’un nombre de sièges proportionnel au nombre de suffrages qu’ils ont
recueillis.
Le système mixte combine les règles du scrutin majoritaire et de la
représentation proportionnelle.
Concernant l’élection du Maire et de ses conseillers
Le rôle du Conseil municipal, présidé par le Maire, est de gérer les affaires
de la commune. Le Maire est chargé de mettre en œuvre les décisions prises par
le conseil municipal. Il doit aussi s’assurer de la publication et de
l’exécution des lois et règlements, des mesures de sûreté générale, d’état
civil et de police judiciaire. Enfin, il dispose d’un pouvoir de police
administrative.
Les conseillers municipaux sont élus pour 6 ans au suffrage universel direct.
Les candidats se présentent aux élections sous la forme d’une liste, car
plusieurs sièges sont à pourvoir. Le nombre de sièges dépend du nombre
d’habitants dans la commune. Par exemple, dans une commune de moins de 100
habitants, il y aura 9 conseillers municipaux ; dans une commune de 10 000 à 19
999 habitants, il y aura 33 conseillers municipaux.
Le mode de scrutin diffère selon que le nombre d’habitants :
- dans les communes de moins de 3 500 habitants : le scrutin est majoritaire
- dans
les communes de plus de 3 500 habitants : le système est mixte. Au premier
tour, si une liste obtient la majorité absolue, on lui attribue la moitié
des sièges à pourvoir ; les autres listes se verront attribuer le reste
des sièges à la proportionnelle. Si un second tour est nécessaire, les
listes pouvant se présenter sont celles qui ont recueilli au moins 10 %
des suffrages exprimés. La liste qui obtient le plus grand nombre de voix
obtient la moitié des sièges à pourvoir ; les autres listes se verront
attribuer le reste des sièges à la proportionnelle.
Quelques jours après le vote, le Conseil municipal élit, en son sein, le Maire (scrutin majoritaire). Ensuite, le Conseil municipal fixe le nombre d’adjoints et procède à leur élection (scrutin majoritaire).
Concernant l’élection des conseillers généraux
Le rôle du Conseil général et de son président est de définir l’action du département
en matière d’aide sociale, de logement, de voirie, de transport,
d’environnement, de tourisme et d’équipement des communes, d’équipement et
de fonctionnement des collèges (6ème à 3ème).
Les conseillers généraux sont élus pour 6 ans au suffrage universel
direct.
Le scrutin est majoritaire à deux tours. Le département est découpé en cantons
: un conseiller général est élu par canton. Les conseillers généraux élisent en
leur sein le Président du Conseil général.
Concernant l’élection des conseillers régionaux
Le rôle du conseil régional est de définir l’action de la région en matière de
développement économique, social et culturel, de formation professionnelle et
d’apprentissage, d’équipement et de fonctionnement des lycées (2nde
à Terminale).
Les conseillers régionaux sont élus pur 6 ans au suffrage universel direct. Ils
se présentent aux élections sous la forme d’une liste car plusieurs sièges sont
à pourvoir.
Le mode de scrutin est mixte :
- les deux listes ayant obtenu le plus grand nombre
de suffrages au premier tour peuvent se maintenir au deuxième tour ; les
listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés peuvent fusionner
avec les listes qualifiées pour le second tour
- la liste qui recueille le plus de voix obtient un
quart du nombre de sièges à pourvoir ; les sièges restants sont attribués
aux listes à la proportionnelle.
Après l’élection, le Conseil régional élit son Président en son sein.
Concernant l’élection des députés
L’Assemblée nationale joue un rôle très important dans notre démocratie puisque
les députés participent, avec les sénateurs, à l’élaboration et au vote des
lois et contrôlent l’action du gouvernement.
Un pouvoir essentiel de l’Assemblée nationale est de pouvoir voter une motion
de censure contre le gouvernement c’est-à-dire obliger le Premier ministre et
son gouvernement à démissionner. Ce système n’intervient qu’en cas de crise
grave entre l’Assemblée nationale, représentant le peuple, et le Premier
ministre, nommé par le Président de la République. Le système est simple : un
dixième des députés signent une motion de censure qu’ils remettent au Président
de l’Assemblée. Trois jours plus tard, ce dernier la soumet à discussion au
sein de l’Assemblée nationale, puis au vote des députés. En cas de majorité de
votes en faveur de la motion de censure, le gouvernement doit démissionner.
Les députés sont élus au suffrage universel direct pour 5 ans.
Le scrutin est majoritaire à deux tours. Le territoire est découpé en 577
circonscriptions (car il y a 577 sièges à pourvoir), délimitées à l’intérieur
de chaque département en fonction de l’importance de la population. Il peut y
avoir de 2 à 24 députés par département en fonction du nombre d’habitants. Par
exemple, à Paris, il y a 20 députés ; en Haute Marne, ils sont 2.
Concernant l’élection des sénateurs
L’Assemblée nationale et le Sénat forment le Parlement. Les sénateurs
participent donc à l’élaboration et au vote des lois.
L’élection des sénateurs est particulière pour plusieurs raisons :
- Ils sont élus au suffrage universel indirect : un
collège d’électeurs (députés, de conseillers généraux et régionaux, de
délégués des conseillers municipaux), eux-mêmes élus par le peuple, vont
désigner les sénateurs.
- Les électeurs sont obligés de voter, sous peine
d’amende
Comme pour les députés, les départements, en fonction de l’importance de leur population, vont accueillir un ou plusieurs sièges de sénateurs. Pour les départements accueillant moins de trois sièges, le scrutin est majoritaire à deux tours. Pour les départements accueillant quatre sièges et plus, le mode de scrutin est la représentation proportionnelle.
Concernant l’élection des députés
européens
Le Parlement européen est la seule institution de l’Union européenne dont les
membres sont élus par les citoyens.
Son rôle est essentiellement consultatif, mais il dispose de quelques pouvoirs
en matière législative, aux côtés du Conseil européen. Il peut refuser la
désignation de membres de la Commission européenne, et peut même censurer la
Commission totalement. Enfin, il partage le pouvoir budgétaire avec le Conseil
et peut refuser de voter le budget.
Les députés européens sont élus pour 5 ans, au scrutin proportionnel à 1 tour.
Les listes ayant recueilli au moins 5 % des suffrages exprimés obtiennent un
nombre de sièges proportionnel au nombre de voix recueillies.
L’ELECTION PRESIDENTIELLE :
UN PEU D’HISTOIRE : L’ACQUISITION DU DROIT DE VOTE
Pendant longtemps, les hommes de pouvoir étaient désignés de fait (système
héréditaire) : le fils du roi succédait à son père ; de même pour l’empereur.
Le peuple n’avait pas son mot à dire. Le roi ou l’empereur était détenteur du
pouvoir absolu.
En 1791, après la Révolution française, les choses évoluent. Le peuple devient
souverain : c’est donc à lui qu’appartient le pouvoir. Il va le déléguer à des
représentants qu’il désigne par l’élection.
Mais attention, pour voter il faut répondre à certains critères :
- être un homme : les femmes n’ont pas le droit de
vote,
- avoir atteint un certain âge : 25 ans en 1791, 21
ans en 1799, 30 ans en 1815,
- payer une contribution (suffrage censitaire) :
l’équivalent de 3 journées de travail en 1971, 300 francs en 1815.
Ce n’est qu’en 1848 que le suffrage universel masculin est définitivement établi : tous les hommes âgés de 21 ans ont le droit de voter, sans avoir à payer. Les pauvres peuvent enfin voter !
Mais les femmes devront attendre 1944 pour avoir le droit de vote en France.
En résumé :
Pendant longtemps, le droit de vote n’était accordé qu’aux hommes âgés de plus
de 21 ans à condition qu’ils paient une certaine somme d’argent
Le droit de vote « gratuit » n’est définitivement institué qu’en 1848
Le droit de vote des femmes n’a été institué qu’en 1944
Le droit de vote à 18 ans a été institué par la réforme de 1974, qui a abaissé
l’âge de la majorité de 21 à 18 ans
QUELLES SONT LES FONCTIONS D’UN PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ?
Le Président de la République joue un rôle très important dans le
fonctionnement du régime. Il est le chef de l’Etat. Son rôle est d’autant plus
important qu’il est élu au suffrage universel direct (depuis 1962) : le peuple
souverain le désigne directement pour le représenter. Il est par conséquent le
détenteur initial du pouvoir exécutif.
De manière générale, le Président de la République est le garant des
institutions et il est l’arbitre du fonctionnement régulier des institutions.
Il détermine et conduit, avec le premier ministre, la politique de la nation.
Pour ce faire, il décide des grandes orientations en indiquant les moyens et
les objectifs à tenir. Pour ce faire, ses attributions sont multiples :
- il nomme le premier ministre et reçoit sa
démission
- il préside le conseil des ministres
- il promulgue les lois
- il signe les décrets et ordonnances délibérés en
conseil des ministres
- il est le chef des armées
- il veille au respect de la constitution
- il a le droit de grâce
- il peut consulter le peuple souverain par la voix
du référendum
- il peut dissoudre l’assemblée nationale
- en cas de grave crise (guerre ou catastrophe
naturelle comme par exemple une tempête), il peut détenir les pleins
pouvoirs pour régir au mieux la situation
- il dirige la politique étrangère (diplomatie,
négociation des traités internationaux…)
Les différents Présidents de la République sous la Vème République (1958) sont :
Le Général DE GAULLE : 1958 – 1969
Georges POMPIDOU : 1969 – 1974
Valéry GISCARD D’ESTAING : 1974 – 1981
François MITTERRAND : 1981 – 1995
Jacques CHIRAC : 1995 – 2007
Nicolas SARKOZY : 2007 – 2012
François HOLLANDE : 2012 – 2017
Emmanuel MACRON : 2017 – Aujourd’hui
Le Président de la République est élu pour 5 ans : le quinquennat (réforme
adoptée en 2000). Auparavant, il était élu pour 7 années : le septennat.
LA CAMPAGNE ELECTORALE
Les candidats
Pour être candidat à l’élection présidentielle, il faut respecter quelques
critères :
- avoir au moins 23 ans,
- avoir satisfait aux obligations du service
national
- ne pas se trouver dans un cas d’incapacité ou
d’inéligibilité
- être présenté par un comité de parrainage de 500
citoyens occupant des fonctions électives ( parlementaires, conseillers
régionaux, généraux, maires)
- avoir déposé, sous pli scellé, une déclaration de sa situation patrimoniale (c’est à dire déclarer sa fortune personnelle)
Le Conseil Constitutionnel vérifie que
toutes ces conditions sont bien remplies avant de publier au journal officiel
la liste officielle des candidats.
La campagne électorale est strictement encadrée afin d’assurer la régularité
des dépenses par l’obligation d’établir des comptes de campagne, un
plafonnement des dépenses afin de garantir les mêmes chances pour tous les
candidats, la création d’une commission de contrôle, une égalité de temps de
parole et une uniformité des lieux de propagande.
Les partis de droite et de gauche s’appuient sur des valeurs propres pour
concevoir la vie en société.
A Droite, la notion de Liberté est d’avantage mise au premier plan : c’est en
leur accordant plus de liberté que les citoyens s’épanouiront dans leur projet
de vie personnelle et professionnelle. Le Conservatisme est aussi une notion
importante : les situations économiques et sociales sont régies par des lois
morales ou religieuses ou par les lois du marché économique (libéralisme économique).
A Gauche, c’est plus la notion d’Egalité qui est mise en avant : les citoyens
doivent pouvoir tous bénéficier des mêmes droits et c’est ainsi qu’ils pourront
collectivement s’épanouir. Le Progressisme est mis en avant : l’égalité
socio-économique des citoyens doit leur permettre de s’émanciper et de
transformer la société par la mise en œuvre de lois adaptées pour tous.
QUI SONT LES ELECTEURS ?
Aujourd’hui, le suffrage est universel : tous les hommes et toutes les femmes
de nationalité française et âgés de 18 ans ont le droit de vote.
Pour pouvoir voter, il faut également jouir de ses droits civils et politiques.
Ainsi, ne peuvent pas voter :
- les majeurs sous tutelle,
- les personnes qui ont été interdits de droit de
vote par un jugement du Tribunal,
- les personnes condamnées pour certaines
infractions (corruption, trafic d’influence, intimidation contre des
personnes exerçant une fonction publique, prise illégale d’intérêt…), et
ce, pendant 5 années.
ATTENTION ! IL FAUT ETRE INSCRIT SUR LA LISTE ELECTORALE POUR POUVOIR VOTER
Pour pouvoir voter, il faut être inscrit sur une liste électorale : document détenu dans chaque mairie où sont répertoriés tous les électeurs.
Pour être inscrit sur cette liste, ce n’est pas très compliqué. Il suffit de se rendre à la mairie, de remplir une demande d’inscription, de justifier de son identité en présentant soit une carte d’identité, un livret de famille, un passeport, un permis de conduire… et de justifier de son attachement avec la commune en présentant une facture EDF ou une quittance de loyer…
Il existe aussi un système d’inscription automatique. Depuis une loi de 1997, les jeunes atteignant l’âge de 18 ans sont inscrits d’office sur les listes électorales, à condition qu’ils se soient faits recenser dans le cadre de la journée d’appel du service national.
Mieux vaut se renseigner auprès de la Mairie pour savoir si l’on est bien inscrit ou pas.
COMMENT SE PASSE LE JOUR DU VOTE ?
Il faut se rendre dans le bureau de vote
dont dépend ton quartier : l’adresse est indiquée sur la carte électorale.
A l’entrée dans la salle de scrutin, on doit présenter sa carte d’électeur.
Toutefois, il est tout à fait possible de voter même si on a oublié ou perdu sa
carte dès lors que l’on est inscrit sur la liste électorale et que l’on
présente une pièce d’identité (carte d’identité, permis de conduire, passeport,
titre réduction SNCF avec photographie…).
Ensuite, on se dirige vers la table où les bulletins de vote et les enveloppes
sont disposés. On en prend plusieurs afin de ne pas montrer pour qui l’on vote.
On entre dans l’isoloir, où l’on va insérer le bulletin de vote du candidat de
son choix dans l’enveloppe, en toute discrétion.
Enfin, on se présente devant l’urne ; le président lit à voix haute la carte
électorale qui lui est présentée ; il constate que l’électeur ne détient qu’une
enveloppe, qu’il introduit lui-même dans l’urne. Le président énonce alors : «
A voté ! ».
On signe ensuite la liste d’émargement en face de son nom. Et c’est fini !
A noter qu’il est aussi possible de voter par procuration lorsqu’on ne peut pas
se rendre dans le bureau de vote dont on dépend (maladie, voyage à l’étranger,
handicap, résidence dans une autre ville que celle où l’on est inscrit…). Le vote
par procuration signifie que l’on donne mandat (c’est à dire qu’on confie une
mission) à une personne de confiance pour voter à notre place. Il suffit pour
cela de se rendre dans un bureau de police et de demander à remplir un
formulaire de vote par procuration. C’est simple et rapide.
L’élection présidentielle se passe sous la forme d’un scrutin majoritaire
uninominal à 2 tours, c’est à dire :
pour être élu au 1er tour, un candidat doit avoir obtenu la majorité absolue
des voix (50 % des voix + 1),
si aucun des candidats n’a obtenu la majorité absolue au 1er tour, un 2ème tour
est organisé pour départager les deux candidats qui ont obtenu le plus de voix
au 1er tour : le candidat qui remporte le plus de voix est l’heureux élu.