Fabrication de vêtement : quelles sont les conditions de production de l’industrie du textile ?
Depuis plusieurs années, l’industrie textile s’est réorganisée en transférant les bases de production vers des pays comme la Chine, le Bangladesh, le Pakistan, le Cambodge ou le Vietnam, à la recherche du moindre coût. Aujourd’hui, la plupart des vêtements, chaussures et autres accessoires qui s’étalent dans nos magasins – depuis les marques les plus haut de gamme jusqu’aux hypermarchés – sont fabriquées dans ces pays.
Ces vêtements sont souvent fabriqués dans des conditions douteuses pour l’environnement comme pour les travailleurs dont les conditions de travail sont mauvaises : salaires de misère, répression syndicale, accidents à répétition et exposition à des substances toxiques.
Selon l’institut français de la mode, en 2012, l’Union européenne a importé pour 65,2 milliards d’euros d’articles textiles (dont 15 milliards d’euros pour la France).
On se souvient tous du drame du Rana Plaza : en 2013, près de Dacca, au Bangladesh, l’immeuble du Rana Plaza s’effondrait, causant la mort de 1 138 personnes qui y travaillaient et blessant près de 2 000 autres. Cet immeuble, qui n’était pas aux normes de sécurité, abritait plusieurs usines textile produisant pour des marques occidentales.
Cet accident dramatique a certes fait naître une prise de conscience, mais beaucoup reste à faire notamment dans la sensibilisation collective sur l’exploitation des personnes par les grandes marques.
D’après une étude publiée en mai 2013 par Promise Consulting, près des trois quarts des Français se montrent attentifs aux conditions de production des produits, notamment en matière de respect des droits de l’Homme et d’environnement, mais ne semblent pas forcément prêts à en payer le prix.
Quelques repères de dénonciation : en 2006, la presse britannique dénonçait les conditions de travail déplorables d’ouvriers chinois de Foxconn, un sous-traitant taïwanais qui fabriquait les iPod d’Apple. Selon un rapport d’enquête publié par l’organisation Fair Labour Association (FLA) en 2012, dans certaines usines, les ouvriers battaient des records de 76 heures de travail hebdomadaire. On dénonçait aussi l’emploi d’ouvriers âgés de 14 ans. Aussi, l’organisation China Labor Watch (CLW) a épinglé HEG Electronics, un sous-traitant du groupe coréen Samsung, l’accusant de violer clairement le droit du travail chinois. Nike ne fait pas exception à la règle, tout comme le groupe Mattel, fabricant de Barbie. D’une façon générale, les dénonciations portent sur les salaires de misère, les horaires de travail excessifs, la santé et la sécurité des travailleurs compromises, les faibles garanties d’indemnisation en cas d’accident etc…
Le PCN (Point de contact national) a publié un rapport édifiant, en 2013, sur la mise en œuvre des Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises dans la filière textile-habillement suite à sa saisine par Madame Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur à cette date. Le PCN est un mécanisme qui permet à la société civile de soumettre ses plaintes sur les activités des entreprises. Ce service gouvernemental doit promouvoir les principes directeurs et effectuer des enquêtes au niveau national quand des problèmes sont rencontrés. Le PCN a un rôle de médiateur.
Ce rapport du PCN lance à un appel pour une filière textile-habillement plus responsable. Il souligne les caractéristiques de la filière du textile et de l’habillement, ses risques et sa complexité, notamment du fait de la sous-traitance en cascade.
Pour accéder au rapport http://www.tresor.economie.gouv.fr/8507_rapport-du-pcn-sur-la-mise-en-oeuvre-des-principes-directeurs-de-l-ocde-dans-la-filiere-textile-habillement
Face à « l’esclavage » caché des grandes marques, des partisans de la mode alternative se font de plus en plus nombreux. Plusieurs recommandations sans aucune portée juridique sont alors faites, dont entre autres:
- Veiller aux labels en la matière comme GOTS qui certifie un coton bio ou MINGA qui signale le commerce équitable
- Eviter les fabrications Bangladesh, Chine, et préférer le made in France en sachant que le seul label reconnu est « Origine France contrôlée »
- Pensez aussi à privilégier les matières naturelles d’origine européenne (lin, chanvre) en faisant attention à la fabrication car certaines fibres sont cultivées en Europe mais partent en Chine pour la transformation et le tissage. Préférez donc un label ou une certification Lin européen etc…. L’étiquetage des vêtements comporte plusieurs mentions. La seule mention que la loi impose est celle de la composition du textile. Les conseils d’entretien, origine, taille etc… sont facultatives à condition de ne pas tromper le consommateur.
- Un joli vêtement dans une vitrine, premier réflexe…. le prix. Si cet automatisme du « combien ça coûte » s’explique, il faut aussi faire attention aux étiquettes.
Le saviez-vous ? Quelques notions d’étiquetage des vêtements
- La composition
L’étiquette de composition est fixée sur le produit. Elle doit être lisible et rédigée en langue française. Elle donne le pourcentage des différentes fibres textiles composant le vêtement. L’utilisation des termes « 100 % », « pur » ou « tout » est uniquement autorisée pour les produits composés d’une seule fibre textile.
- L’entretien
L’étiquette d’entretien renseigne sur les modalités d’utilisation du vêtement. Même s’il n’est pas obligatoire, il est très souhaitable pour protéger les vendeurs contre toute action en responsabilité. Deux modes d’étiquetage sont possibles :
- indication des consignes en toutes lettres,
- utilisation de pictogrammes, correspondant aux symboles de la norme ISO 3758.
- Pour information, ci-dessous un tableau récapitulatif des pictogrammes à connaître et qui peuvent figurer sur l’étiquette d’entretien des vêtements.